Ptéros: contacts avec nos chers disparus?…

Ptéros vient d’envoyer ces réflexions en commentaire. Le voici en article

CONTACT AVEC SES CHERS DISPARUS ?…

Je lis de ci de là, un grand nombre de messages concernant la recherche de contacts avec des êtres chers, disparus prématurément ou non, et je m’interroge…

Étant donné mon âge, vous imaginez bien que ma vie est déjà jonchée d’un nombre grandissant de disparitions plus ou moins «  justes « , plus ou moins tragiques, aussi bien parmi mes proches, qu’au sein de ma famille.

Je n’ai pourtant jamais ressenti le besoin d’entrer en contact avec ces êtres que je chérissais tant, mon jeune frère par exemple, dont j’étais très proche, disparu à la suite d’une maladie dégradante.

Je ne me rends pratiquement jamais sur leurs tombes, et quand je pense à eux, c’est avec une grande tendresse. Je les sens près de moi, mais je ne les sollicite pas, ce qui me pousse en lisant ces différents témoignages, à me demander si je suis normal …

J’ai tendance à penser que le monde dans lequel ils se trouvent est meilleur que celui dans lequel je vis, je ne les envie pas, je ne suis pas pressé de les rejoindre, et je ne me demande même pas si je les reverrai un jour, cela n’étant pas ma priorité du moment.

J’ai l’impression que ma vie actuelle m’appartient en propre, et que je doive la vivre pleinement, avec les hauts et les bas qu’elle m’apporte chaque jour.

Je pense que le monde dans lequel je vis est trop rempli de gens qui en pensant au passé, oublient de vivre au présent, et comme je suis incapable de changer ce passé qui parfois nous accable, je me sens obligé de vivre au présent, avec tout ce que cela comporte comme « égoïsme obligatoire «

Je pense que nous sommes ici pour vivre Notre Vie, et pas celle des autres… Chacun d’entre nous à un chemin à parcourir, chacun d’entre nous est autonome, même si notre attachement est parfois très fort, chacun d’entre nous est totalement à la fois indépendant, et… dépendant.

Indépendant car revêtu de son libre arbitre qui lui permet à chaque instant d’agir à sa guise, et dépendant du sort que le ciel lui réserve.

Notre vie ne nous appartient pas, elle nous est prêtée, et il arrive un jour où nous devons la rendre… Notre parcours est plus ou moins long, plus ou moins dur, mais c’est le nôtre…

C’est peut être pour cette raison que je garde en moi les souvenirs des être chers qui m’ont quitté, que je pense à eux avec tendresse, que je n’ai gardé d’eux que les bons souvenirs, et que j’essaie de vivre ma vie le plus sereinement possible, sachant qu’un jour proche ou non, moi aussi je vais devoir la rendre…

Il m’est arrivé il n’y a pas bien longtemps de penser que ce moment était venu, et un bref instant de panique passé, je me suis assez rapidement senti presque léger, et prêt à y aller…

Mon seul souci fut de souhaiter que mes proches ne soient pas trop malheureux, qu’ils comprennent que c’était mon tour, tout simplement.

A la lecture de tous ces messages de désespoir, émis par des personnes qui ont perdu un être cher, et qui essaient, et qui parviennent parfois, à entrer en contact avec eux, je me demande si je souhaiterai qu’une fois la haut, on me sollicite aussi…

Pour le moment, ma réponse est : non… Car j’ai l’impression qu’une fois la haut, mon horizon serait tellement différent de celui dans lequel je vis, que je n’aurais pas envie de revenir.

Depuis que l’homme existe sur terre, des milliards d’individus s’y sont succédé, et j’imagine avec humour la gigantesque cacophonie que provoquerait chaque être vivant, qui entrerait en contact avec un être décédé.

Je pense que ces mondes dits parallèles ne doivent pas être chamboulés, je pense que le chagrin est quelque chose de personnel, et … de légèrement égoïste…

Si je baigne dans la lumière, le bonheur et la joie, si j’ai la certitude que chacun d’entre nous aura un jour cette chance, pourquoi devrais-je sacrifier ces instants ?…

Pourquoi devrais-je satisfaire le sentiment égoïste d’un être qui sous le prétexte que je lui manque, me priverait du nirvana qui m’est offert ?…

Car j’ai l’impression qu’en étant sollicité ici bas en permanence, je serai privé de ma nouvelle
vie, ces prières émanant du bas me coupant du monde du haut.

Le chagrin et la tristesse sont des sentiments humains et licites dans le monde du bas, mais
existent-t-ils la haut ?…

Et pour pousser un peu plus loin la réflexion, suis-je bien certain que cet être qui me manque tant, souhaite lui aussi me retrouver plus tard ?…

Ais-je la certitude que c’est avec plaisir qu’il répond à mes appels ?… Et s’il le fait, cela ne représente-t-il pas pour lui une somme d’efforts considérables dont il n’ose me parler ?…

Et pire encore : Es-ce bien lui qui me répond ?… Et si c’est bien le cas, en le faisant n’enfreint-il pas là haut, une loi que j’ignore, et qui risque de lui être préjudiciable ?…

Je respecte la démarche faite, la pensée émise par chacune de ces personnes qui sont dans le désarroi, et je ne les juge surtout pas, car je ne suis pas à leur place, je me contente simplement de délivrer le fond de ma pensée actuelle.

Partant de ce principe de respect, je ne me sens pas la force d’intervenir dans la vie des autres, sauf quand on me le demande bien-sûr, mais comme sur ce forum chacun s’exprime et sollicite parfois une aide ou un conseil, je me suis permis d’émettre ce commentaire tout à fait personnel.

Pteros

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